La rencontre avec la ministre de la Justice a permis de mettre l’accent sur la nécessité de garantir la protection des dénonciateurs afin d’amender les dispositions et mécanismes selon les visions et stratégies adoptées par l’Etat visant à « faire face aux différentes formes de corruption, de détournement de fonds et d’atteintes à l’intérêt national supérieur… ».
S’il est un dossier qui fait l’unanimité parmi les Tunisiennes et les Tunisiens, c’est bien celui de la lutte contre la corruption. On n’oubliera pas de sitôt que le régime de Ben Ali a chuté, entre autres et surtout, à cause de la corruption et du népotisme qui le rongeaient malgré les résultats relativement positifs sur le plan économique avec des taux de croissance en moyenne de plus de 5%.
Depuis, la lutte contre la corruption est devenue certes un slogan porteur, mais surtout une carte de visite. En effet, qui pourrait avancer qu’il est contre la lutte contre la corruption ?!
Les politiciens ont pris fait et cause pour la lutte contre la corruption ; rien que pour s’attirer les faveurs des citoyens. Plus encore, qui ne se rappelle la fameuse exclamation de l’ancien chef de gouvernement Youssef Chahed qui aurait crié en substance : « Entre la corruption et la Tunisie, j’ai choisi la Tunisie ». Une affirmation qui lui sera difficile à prouver, sachant qu’il est désormais poursuivi en justice et qu’il se trouve en dehors du territoire.
Il faut dire qu’en définitive, lutter contre la corruption est de bonne guerre. Et parmi ces moyens, on mentionne, bien entendu, les « lanceurs d’alerte qui, par leurs tentatives d’actions directes, pourraient être en mesure d’attirer le regard des autorités sur d’éventuelles injustices et passe-droits sous formes de faveurs accordées aux uns au détriment des autres.
C’est presque une bataille de libération nationale
En Tunisie, cette démarche a fait son bonhomme de chemin, comme l’attestent certains faits signalés jusqu’au au plus haut de l’échelle. Qu’on en juge…
Au début de la semaine en cours, la ministre de la Justice, Leila Jaffel, a reçu un groupe de dénonciateurs de faits de corruption ou, comme on les appelle plus communément, de « lanceurs d’alerte »
La rencontre a permis de mettre l’accent sur la nécessité de garantir la protection des dénonciateurs afin d’amender les dispositions et mécanismes selon les visions et stratégies adoptées par l’Etat visant à « faire face aux différentes formes de corruption, de détournement de fonds et d’atteintes à l’intérêt national supérieur… ».
Presque quotidiennement, des dizaines de dossiers
Et face aux soucis exprimés par les « dénonciateurs », la ministre a rappelé que le processus de lutte contre la corruption et de dilapidation des fonds publics fait partie intégrante de la bataille de libération nationale prônée par le Président de la République à maintes reprises.
Forts de cette réaction favorable, les « lanceurs d’alerte » ont réclamé une action en vue de réviser le cadre juridique régissant la protection des dénonciateurs de corruption.
Le ton est donc donné, surtout qu’il est conforme aux recommandations du Chef de l’Etat qui avait assuré, lors d’une audience précédente accordée à la ministre de la Justice, qu’il était nécessaire de protéger les lanceurs d’alerte, car, précise t-il, ils paient parfois très cher le prix de leur courage d’avoir dénoncé des actes illicites.
Pourtant, les mesures se sont multipliées en faveur de la lutte contre la corruption dans le cadre de la mission assumée, théoriquement, par l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc). Une instance en veilleuse pour le moment.
Pour l’heure, et abstraction faite des tergiversations, les conditions semblent, désormais, favorables au lancement d’une action ferme et efficace pour protéger les dénonciateurs, puisque la volonté semble générale en faveur d’une lutte sans merci contre la corruption, les corrompus, et ceux qui en profitent de près ou de loin. Les consisgens sont à ce sujet claires et sans équivoque.